L’aménagement de l’espace urbain est une tâche qui n’est pas toujours facile. Les citoyens ont leurs besoins et attentes, qu’ils souhaitent faire entendre. Les contraintes sont aussi nombreuses du côté des élus et décideurs, en particulier en raison du coût. La question de l’inclusion se pose également à travers chaque projet. Afin de le mener à bien, un travail de réflexion en amont semble nécessaire. Le choix du mobilier, de sa configuration et de son emplacement doit être bien pensé pour avoir un aménagement fonctionnel.
Sommaire
L’origine du mobilier urbain
Le mobilier urbain désigne toutes les installations réalisées dans les espaces publics. Il peut s’agir :
- Des installations sur les squares et les jardins publics (bancs, jeux pour enfants, etc.),
- Des réverbères,
- Des poubelles,
- Des installations de régulation de la circulation (barrières, bornes, range-vélos, etc.),
- Des panneaux d’affichage et des panneaux électoraux.
Il trouve sa place dans les lieux de passage ou de rassemblement. Il appartient aux collectivités d’entreprendre les travaux. Elles peuvent collaborer avec des professionnels comme Manutan Collectivités, qui proposent diverses installations pour les espaces publics.
Des installations conçues pour répondre à des besoins particuliers
L’aménagement urbain commença pendant le Second Empire, au 19e siècle. Deux architectes sont à l’origine des premières installations. Il s’agit de Davioud et Alphand. Ils créent un mobilier qui est à la fois décoratif et fonctionnel. En général, les aménagements sont nés d’un besoin ressenti chez les usagers. Les villes s’en équipent afin d’améliorer le quotidien de ses habitants.
On peut notamment prendre l’exemple de l’éclairage public, parmi les premières installations réalisées en France. Il a été conçu à l’origine pour améliorer la sécurité des piétons la nuit. Il fonctionne d’abord au gaz en 1829. La place de la Concorde et la Rue de la Paix sont les premières à en bénéficier.
Un symbole de la vie parisienne
La Capitale, par sa beauté et son effervescence, a en quelque sorte favorisé l’installation de mobilier urbain. Les lieux de divertissement se sont en effet multipliés au 19e siècle. On y voyait des cirques ou des salles de théâtres, installés sur les Grands Boulevards. Des affiches publicitaires inondaient alors la ville, mettant en avant les spectacles organisés. Gabriel Delessert, le préfet à l’époque, a autorisé l’aménagement de colonnes moresques en 1839. Alphand et Davioud s’occupaient de la conception. Elles comprenaient à la fois un espace pour l’affichage publicitaire et des urinoirs.
Les bancs, les grilles d’arbres, les lampadaires et les kiosques vespasiennes ont également vu le jour au 19e siècle, sous l’initiative de l’architecte Haussmann. Ce dernier voulait meubler les trottoirs, les jardins et les squares en vue d’améliorer le confort et la sécurité des piétons.
Un mobilier qui évolue avec les usages et la technologie
Le mobilier urbain se réinvente constamment afin de s’adapter aux nouveaux usages dans les villes. Elles se sont par exemple équipées de bornes du temps où les habitants se déplaçaient au moyen de véhicules tirés par les chevaux. Ces installations permettaient d’instaurer une distance entre ces derniers et les piétons.
Plus tard, les bancs se sont multipliés avec le développement des chemins de fer. Les abribus ont vu le jour vers 1850 avec l’évolution des moyens de transport. Le terme « mobilier urbain » apparaît 100 ans après, face à une volonté d’harmoniser l’espace public.
Trouver un équilibre entre les contraintes chez les décideurs et les besoins ressentis chez les usagers
Le coût est souvent un élément déterminant pour les décideurs. D’ailleurs, ils doivent tenir compte du prix à l’achat ainsi que des coûts d’installation et d’exploitation. Dans ce cadre, la robustesse de l’équipement constitue également un critère essentiel. Le choix se portera sur des installations qui peuvent durer dans le temps, résister aux chocs et aux actes de vandalisme. En parallèle, il y a les enjeux politiques. Les élus souhaitent en effet mettre en avant une image et une identité particulière à leur ville.
Toutefois, ces paramètres doivent être considérés avec un certain recul. L’installation doit en même temps tenir compte des besoins des habitants, qui vont s’en servir au quotidien. Elle doit pouvoir remplir pleinement sa fonction. De même, il faut prendre en considération l’enjeu social. L’espace créé doit servir de lieu de convivialité pour les habitants qui cherchent un environnement différent de chez eux. Il doit favoriser la vie sociale, la détente et la rencontre.
Afin de réussir un projet d’aménagement, il est donc important de réfléchir à ces paramètres avec un point de vue global. Cela évite d’ailleurs la surabondance, qui pourrait altérer le côté esthétique et coûter cher à la ville. Il est utile de déterminer les fonctions que l’objet doit remplir pour les usagers. Il convient ensuite de planifier le budget. Faire appel à un professionnel de l’aménagement urbain est recommandé afin de définir efficacement les orientations du projet.
Le mobilier urbain, objet d’exclusion ?
Rendre les espaces publics plus agréables et confortables, c’est l’objectif de l’installation du mobilier urbain. Afin qu’ils soient accessibles à tous, de plus en plus de villes se dotent de mobilier pour personnes âgées ou à mobilité réduite. Mais sont-ils pour autant ouverts à l’ensemble de la population ? L’apparition d’un mobilier d’un autre genre ces dernières années fait naître des interrogations. Des villes comme Paris ou Angoulême s’en sont dotées. Ce type de mobilier, dissuasif par son design, est censé repousser les personnes sans domicile fixe.
Dans d’autres localités, le règlement a été adapté de façon à interdire tout autre usage en dehors de la fonction initialement assignée au mobilier. Ces mesures ont souvent entraîné l’indignation et la colère de la population. Parfois, elles sont donc appliquées d’une manière plus discrète. L’installation des bancs à assise individuelle en est un exemple concret. Certains commerçants s’équipent également de potelets pour leurs vitrines. Cela dit, certains élus ne cachent pas leur volonté d’empêcher les personnes considérées comme indésirables à occuper les installations urbaines, notamment pour une longue période.
Les préoccupations écologiques du 21e siècle
Le confort ou la sécurité ne sont plus aujourd’hui les seuls critères qui guident l’aménagement urbain. En plus d’être agréable, la ville doit en effet être propre et avoir une politique écologique. Le mobilier urbain a été repensé afin de répondre à ce nouveau besoin. On propose aujourd’hui des objets fabriqués à partir de matières recyclées. Les communes les adoptent volontiers. C’est le cas par exemple à Parçay-Meslay (Indre-et-Loire) ou à Sète (Hérault), où les habitants peuvent s’installer sur des bancs faits à partir de briques alimentaires recyclées.
De nouvelles installations ont également vu le jour, comme les collecteurs de mégots ou de chewing-gum. La ville de Namur en Belgique s’est même équipée de cendriers à enterrer. Le but est d’éviter que les fumeurs jettent leurs mégots sur les trottoirs. Dans de nombreuses communes, les panneaux numériques viennent également remplacer les affichages traditionnels. Ils permettent de diffuser les informations en temps réel. Mais aussi, et surtout, de limiter les déchets. Certains fonctionnent d’ailleurs à l’énergie solaire. Depuis toujours, les architectes et les fabricants font preuve d’ingéniosité afin de s’adapter aux attentes des décideurs et des usagers. Ils continuent sur ce chemin, afin d’offrir un cadre plus plaisant. Vous pouvez lire également : 11 idées ultra modernes pour rénover sa maison.