L’immobilier est un secteur qui intéresse de plus en plus de personnes. En général, le métier d’agent immobilier consiste à gérer les transactions immobilières et servir d’intermédiaire entre le propriétaire et l’acheteur ou les locataires. En ce qui concerne la rémunération, plusieurs critères sont à considérer comme le statut de l’agent ou encore son expérience dans le domaine. Si vous envisagez une carrière dans l’immobilier, comprendre les différences qui existent entre les professionnels du domaine est essentiel pour bien vous positionner. Découvrez les principaux statuts pour exercer dans l’immobilier et les modes de rémunération correspondant à chacun d’eux.
Sommaire
Comprendre le statut d’agent immobilier
Dans le langage courant, l’agent immobilier englobe tous les professionnels qui opèrent des transactions immobilières. Ce qui n’est pas tout à fait vrai. La loi ELAN reconnait officiellement le statut d’agent immobilier et définit les aptitudes pour accéder à la profession.
Un métier réglementé par loi
Le statut d’agent immobilier est strictement encadré par loi. Il faut détenir une carte professionnelle délivrée par les CCI (Chambres de commerce et d’industrie) territoriales, dont l’obtention est soumise à quelques conditions. Une formation préalable ou une expérience professionnelle est requise ainsi qu’une certaine intégrité.
En termes de formation, les agents immobiliers sont tenus d’avoir des diplômes spécifiques : le BTS « Professions immobilières », la licence au minimum (juridique, économique ou commercial) ou un diplôme inscrit au RNCP de niveau II, ou encore celui de l’institut des études économiques et juridiques appliquées à l’immobilier, la construction et l’habitat.
Les professionnels ayant directement acquis de l’expérience dans une agence titulaire de la carte peuvent également l’obtenir sans avoir un diplôme. On parle de 10 ans à temps plein en tant que salarié et 4 ans pour un emploi de cadre.
Pour justifier leur moralité, on demande également aux futurs agents immobiliers de fournir le bulletin numéro 2 du casier judiciaire qui doit être vierge. Pour exercer une activité à leur compte, ils doivent être inscrits au RCS et disposer d’une attestation de garantie financière et d’une assurance responsabilité civile professionnelle.
La carte professionnelle d’agent immobilier est valide durant 3 ans. Pour la renouveler, son détenteur doit prouver qu’il a suivi une formation continue d’au moins 28 heures : renseignez-vous aussi sur ce qu’il faut savoir sur le salaire des agents immobiliers avant de vous lancer dans cet univers au demeurant passionnant.
La rémunération de l’agent immobilier
La rémunération de l’agent immobilier est la commission qu’il perçoit sur la vente ou la location des biens. Pour une vente, la commission est payée par le propriétaire du bien, tandis que lors d’une location, elle est répartie entre locataire et propriétaire. Des honoraires mensuels sont ajoutés (appelés frais d’agence) quand l’agence administre également des biens à l’année.
Le montant touché par l’agent immobilier est compris entre 3 et 8 % du prix de vente. Pour les locations, des plafonds sont fixés selon la loi Alur qui tient compte de la surface et de la zone géographique (de 11 euros à 15 euros par m²).
En tant que chef d’entreprise, le revenu mensuel d’un agent immobilier va dépendre des transactions réalisées par son agence et des charges qu’il doit déduire. On estime tout de même qu’un débutant peut gagner entre 1500 euros et 3000 euros brut par mois. Lorsqu’il s’investit davantage et acquiert de l’expérience, sa rémunération se situe autour de 4000 euros à 5000 euros brut par mois.
L’agent immobilier étant la plupart du temps indépendant, différentes cotisations sociales seront déduites de ses revenus pour avoir le salaire net. Pour détenir une agence classique, il doit créer une société (SARL ou SAS) et doit donc faire face aux règles juridiques et fiscales qui vont avec. S’il souhaite travailler seul, le statut d’autoentrepreneur est idéal pour alléger ses charges et disposer d’une franchise de TVA en respectant un certain seuil de chiffre d’affaires (pas plus de 32 900 euros de CA annuel).
Travailler sans avoir le statut d’agent immobilier
Les alternatives au statut d’agent immobilier permettent de rentrer dans ce milieu et de travailler sans pour autant être titulaire de la carte professionnelle. C’est aussi le moyen d’acquérir de l’expérience avant de créer sa propre agence.
Le négociateur immobilier
Les négociateurs immobiliers peuvent être des salariés travaillant dans les agences immobilières. Ce sont des professionnels soumis à un contrat de travail classique et qui doivent s’acquitter de charges sociales, comme tous les employés du secteur privé.
En général, la rémunération du négociateur immobilier est constituée d’un salaire de base minimum, de commissions selon le chiffre d’affaires apporté, de primes mensuelles, voire annuelles, sur ses performances dans l’entreprise. Il perçoit ainsi la plupart du temps le SMIC, auquel s’ajoute un 13e mois obligatoire dans l’immobilier. Avec le statut spécifique de VRP (Vendeur, Représentant et Placier), celui-ci pourra bénéficier de réduction de charges sur ses obligations sociales.
Les commissions du négociateur immobilier sont calculées directement sur le chiffre d’affaires généré. Le pourcentage varie selon son degré d’implication dans l’affaire immobilière (entrée ou sortie), ainsi que le type de mandat de vente (exclusif ou simple). La commission d’entrée et de sortie représente souvent, 10 % à 12 % (mandat simple) du montant de la commission perçue par l’agence. Pour une exclusivité il peut toucher jusqu’à 16 %.
Les agences immobilières peuvent offrir aussi des primes mensuelles d’objectif qui dépendent des résultats cumulés du mois. Le montant proposé est de 150 euros à 1500 euros par mois. Tandis que la prime annuelle peut atteindre des montants allant de 1000 euros à 5000 euros.
L’agent commercial
Quand le négociateur immobilier n’est pas salarié d’une agence, il peut être considéré comme un agent commercial. Celui-ci dispose d’un statut d’indépendant, mais bénéficie de l’image de marque, de matériels et d’autres atouts procurés par l’agence avec laquelle il est en relation.
L’agent commercial n’a pas de fiches de paye, encore moins de rémunération fixe minimum, ni l’assurance chômage ou la retraite salariée. Au contraire, il devra s’acquitter des charges sociales et fiscales correspondant à son statut qui lui permet cependant de toucher des commissions beaucoup plus importantes.
Les revenus de l’agent commercial sont alors calculés sur la base du chiffre d’affaires généré, en considérant bien entendu son intervention dans la conclusion de la transaction et le type de mandat rentré. Sa commission est comprise entre 20 % et 22 % de la commission obtenue par l’agence lorsqu’il rentre un mandat simple, contre 25 % environ pour un mandat exclusif. Pour les sorties de mandat, les commissions tournent autour de 20 %.
Précisons que l’agent commercial peut être indépendant (EIRL) ou avoir le statut de micro-entrepreneur. Il ne pourra pas se constituer en société. Si depuis 2006 la loi ENL l’autorise à signer des mandats, il n’est pas en mesure de rédiger des promesses, des actes, ou de donner des conseils juridiques.
Le mandataire immobilier
Le mandataire immobilier est aussi un indépendant qui signe un contrat avec un réseau de mandataires immobiliers qui lui fournit les outils dont il a besoin pour exercer comme l’accès aux portails immobiliers, les outils commerciaux, les formations nécessaires, etc. C’est ce qui va lui permettre de démarcher des particuliers pour effectuer des transactions immobilières dont il percevra des commissions représentant entre 70 et 80 % des honoraires de l’agence. Le mandataire immobilier s’inscrit la plupart du temps en tant qu’auto-entrepreneur et doit payer aussi ses charges et la TVA le cas échéant aux organismes dédiés.
Immobilier : pourquoi devenir indépendant ?
En étant indépendant, l’agent immobilier est autonome et gère son organisation selon ses envies. Il établit par exemple son propre planning de travail et n’est soumis à aucun lien de subordination. Vous pourrez donc vous contenter de travailler depuis la maison et d’être rémunéré sur les transactions réalisées.
Un autre atout de ce statut est la force du réseau de l’agent indépendant. Il pourra partager ses annonces sur les portails dédiés et utiliser des outils performants comme ceux proposant des estimations en ligne. De plus, l’acteur indépendant reste l’unique maître de sa rémunération. Dans la pratique, celui-ci peut toucher entre 70 et 99 % des honoraires d’agence, contre 40 à 45 % s’il était salarié.
Enfin, l’agent immobilier indépendant pourra développer un portefeuille client plus large en misant sur la proximité, le relationnel et les contacts directs avec ses potentiels clients. Pour choisir un statut qui vous convient, vous devez tenir compte de votre aversion au risque, de vos compétences en termes de négociation commerciale et des opportunités à votre portée.